RCF61 Septembre 2016 Bonjour, mes chers amis, je suis très heureuse de vous retrouver aujourd’hui. En juin dernier, je vous disais « N’ayez pas peur » et vous souhaitais un bon été…. Je ne pouvais imaginer ce qui allait arriver dans notre beau pays : des fous, des illuminés sont devenus des bourreaux au nom d’un Dieu dont ils déforment le message d’amour en message de haine. 14 JUILLET 2016, Nice, la ville célèbre dans la joie la fête nationale et soudain un camion, pas un camion fou mais un camion conduit par un homme dont la raison a été manipulée, un camion devient une arme de destruction et tue 86 personnes, parmi lesquelles des enfants… La peur nous saisit et s’insinue dans notre cerveau : nous sommes à la merci de n’importe quel cinglé manipulé par DAESH. C’est vrai, cela fait peur, mais nous devons ranger notre peur et mettre notre foi par-dessus et continuer à vivre comme si de rien, en faisant un peu plus attention à ce qui nous entoure, c’est tout. 26 JUILLET 2016, c’était un mardi et comme tous les jours le père Hamel célébrait la messe à St Etienne du Rouvray. Quelques paroissiens, âgés pour la plupart, sont là et sont témoins de l’inimaginable : leur vieux prêtre est assassiné sous leurs yeux et certains d’entre eux sont blessés par des jeunes gens endoctrinés par DAESH. Le père Hamel et les paroissiens présents faisaient partie ou avaient fait partie du Mouvement Chrétien des Retraités. Les assassins sont minables mais ils sont armés et frappent cet occident judéo-chrétien que les islamistes haïssent. OUI, j’ai bien dit « haïssent », mais nous ne devons pas répondre à la haine et la violence par la haine et la violence. L’évêque de Rouen a dit les paroles du Christ : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. » Parler de pardon me semble très difficile si ce n,’est indécent. Ce sont les paroles du Christ, et je pense que seul le Christ peut les prononcer avec conviction. Le grand danger est d’avoir peur de l’autre, de celui qui est différent, de notre frère musulman qui voit avec effroi les actes qui sont commis au nom d’un Islam qui n’est pas le sien. La société française est partagée et les différents « camps » pourraient se monter les uns contre les autres ; c’est ce que veulent les hommes qui sont à l’origine de l’endoctrinement de jeunes fragiles ou simplement avides de sensations fortes qui croient gagner le paradis en tuant des « croisés ». Ne cédons pas à la peur et à la panique. Serrons les rangs, que notre confiance en Dieu nous conforte dans la prière. Il y a quelques mois, j’ai eu un épisode de panique totale par rapport à DAESH : Un épisode de panique totale par rapport à DAESH : j’en étais arrivée à une conclusion effrayante : si DAESH arrivait dans mon pays, il me faudrait tuer mes petites-filles pour leur éviter d’être vendues comme « jouets sexuels »… Je me sentais très très mal, vous vous en doutez, je ,e dormais plus, envahie par la mort…. Je suis allée voir un ami prêtre pour lui exposer mes peurs, mes idées folles et lui demander conseil. Il m’a aidée en me disant tout d’abord que lui aussi n’en menait pas large à la vue de l’évolution des choses. Puis, au fil de la conversation, il m’a dit que la seule chose à faire était de prier pour que les bourreaux soient touchés par la grâce de Dieu. Il ne sert à rien de les tuer, pour 1 mort, 10 se lèvent… ! Prions Dieu avec acharnement pour que les hommes changent. Depuis, ma prière va dans ce sens et je veux absolument garder confiance et regarder devant moi avec prudence mais sans peur panique. Je regarde devant, consciente des diffiultés mais confiante dans l’avenir envers et contre tout. Je ne peux pas dire que je n’ai pas peur de l’avenir, mais la confiance est plus grande que la peur et me fait avancer sur le chemin de la vie. Et je pense spontanément au psaume 22 Le seigneur est mon berger, rien ne saurait me manquer.. Le Seigneur est mon berger ; je ne manque de rien ; Sur des prés d’herbe fraîche il me fait reposer. Il me conduit vers les eaux tranquilles et me fait revivre ; Il me conduit par le juste chemin pour l’honneur de son nom. Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, Car tu es avec moi : ton bâton me guide et me rassure. Tu prépares la table pour moi devant mes ennemis ; Tu répands le parfum sur ma tête, ma coupe est débordante. Grâce et bonheur m’accompagnent tous les jours de ma vie, J’habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours. Le seigneur est mon berger, rien ne saurait me manquer.. MAIS je ne tombe pas dans l’angélisme et mes seules armes sont la prière, la prière, la prière. Avant, je priais pour ceci, pour cela, je priais pour mes enfants, mon mari, mes proches… Oui, je priais POUR…. MAINTENANT, je prie le Seigneur de changer le cœur des bourreaux. Qu’il les éclaire et ainsi ils changeront d’attitude. Mais le Seigneur a besoin que nous adhérions à son avction sur le cœur des hommes en refusant la haine et la violence. Notre travail, c’est cela : ne pas haïr. Le Christ a demandé d’aimer ses ennemis. C’est difficile, voire impossible. Je crois que « ne pas les haïr » c’est déjà pas mal. A ce sujet, n’hésitez pas à lire « Vous n’aurez pas ma haine », livre écrit par un jeune papa qui a perdu sa femme le 13 novembre au Bataclan. OUI, vous n’aurez pas ma haine et je prie pour que votre cœur change. (Silence). L’été a aussi apporté son lot de joies familiales, et à ce sujet je veux vous partager un grand bonheur de notre famille : nous venons de fêter les 70 ans de mariage de mes beaux-parents (qui vont bien tous les deux) et ma belle-mère me disait en juillet « si c’était à refaire, je ne changerais rien ». Gardons confiance en nous-même, et les jours où on flanche un peu, demandons au Seigneur de nous donner la force de repartir du bon pied. Je vous donne rendez-vous le 22 septembre pour la journée de rentrée du Mouvement Chrétien des retraités avec notre évêque à Sées. A bientôt sur RCF, bien sûr.