RCF 61 Octobre 2016
Bonjour mes amis.
Nous venons de vivre notre journée de rentrée avec notre évêque à Sées. Nous étions 150
environ, heureux de nous retrouver après l’été.
L’an dernier, le Comité Directeur National avait initié une réflexion sur 2 ans. La 1ère partie
était « Voici que je fais toutes choses nouvelles », il est donc logique que nous réfléchissions
cette année à ce que devient l’homme dans ce monde en profonds changements.
Dans ce monde nouveau traversé de nombreuses crises, nous sommes plein d’interrogations
: nos manières de vivre, de penser se sont modifiées ; qui sommes-nous désormais ? Que
deviendrons-nous ?
Dans cette évolution, tout est-il négatif ? Saurons-nous discerner des signes encourageants
et porteurs d’avenir ? Et cet homme, sera-t-il celui que le monde attend ? Est-il et sera-t-il
conforme au projet de Dieu ? parties.
Comme la campagne de l’an dernier, celle de cette année est divisée en 3 thèmes, chaque
thème se divisant en 2 parties. La première comprend un regard et une réflexion sur le thème
et se conclut par une prière. La seconde partie est consacrée à une lecture guidée et méditée
de la Parole de Dieu.
Premier thème : l’homme dans son environnement.
Jacques Chirac disait en 2002 « la terre mutilée, surexploitée ne parvient pas à se
reconstituer et nous refusons de l’admettre. L’humanité souffre …et nous sommes indifférents.
La Terre et l’Humanité sont en péril et nous en sommes responsables ! »
Les hommes ont oublié que les richesses de la terre ne sont pas inépuisables ! Ils
commencent peut-être à comprendre qu’en la surexploitant, ils la dégradent et opèrent des
fractures de plus en plus profondes entre pays riches et pays pauvres, entre nantis et démunis
au sein d’un même pays. Les déclarations et engagements de toutes sortes auxquels les
sommets ont donné naissance n’ont guère changé le cours des choses. Sans doute ont-ils
contribué à alerter l’opinion…
Dans le même temps, les Eglises ont essayé d’éveiller les consciences à leur responsabilité
personnelle et collective. Depuis Jean XXIII dans son encyclique « Pacem in terris » en 1971
jusqu’à Benoît XVI en 2009 dans « Caritas in veritate », l’Eglise romaine n’a cessé d’alerter les
consciences sur leur devoir de sauvegarde de la création. En juillet 2015, un « sommet des
consciences » a réuni des autorités religieuses spirituelles et morales du monde entier avant la
COP 21 de Paris dont on attend encore beaucoup.
Le courageux pape François, s’appuyant sur la méditation de l’Ecriture et sur ce qu’ont déjà
évoqué ses prédécesseurs, ne se lasse pas d’appeler tous les hommes de bonne volonté à une
réflexion sur l’aujourd’hui de la planète, « notre maison commune ». Il nous presse d’accéder
à des comportements plus responsables pour aujourd’hui et pour demain.
Deuxième thème : l’homme en relation.
L’amour de Dieu et du prochain est le premier et le plus grand commandement. Mais dans
notre monde qui va trop vite, la tendance actuelle est à l’individualisme et au repli sur soi.
L’anonymat se répand dans les grandes villes et dans les villages la relation sociale est plus
courante, mais les centres se vident de leur population.
Malgré ce tableau tristement réaliste, la bienveillance de certains s’exerce pour favoriser le
rapprochement avec l’autre : visites de personnes isolées, liens familiaux plus étroits,
entraide, Certaines municipalités développent le tissu économique créateur d’emploi tandis
que des associations valorisent l’histoire du lieu et créent des animations culturelles.
La relation aux autres est ce qui nous constitue en tant qu’être humain. Elle est le socle de
notre vie.
Nous faisons tous partie de réseaux de relations choisis ou imposés par les circonstances. Ils
conditionnent nos rencontres, nos pensées, nos choix.
Le départ à la retraite est un temps fort de notre vie. Il fait craindre la peur du vide et de
l’isolement. Il constitue une rupture de certaines relations imposées mais offre aussi la
possibilité de créer de nouveaux contacts.
La méditation de Bon Samaritain nous aidera à cheminer dans la perspective d’une relation
évangélique à l’autre.
Troisième thème : l’homme et le divin.
Même si notre monde peut nous paraître plein de paradoxes, il est une interrogation qui se
pose lorsque les coups durs, les crises, la maladie ou la mort arrivent, une sorte de prise de
conscience où se pose la question du sens de la vie et la question de Dieu. L’homme ressent le
besoin plus ou moins perceptible d’un idéal de paix et aspire de tout son être à un monde
meilleur.
C’est en vivant intensément sa dimension relationnelle, non pas d’une manière fusionnelle
mais en communion, que l’homme pourra trouver totalement son plein épanouissement.
Retraités, membres du MCR, nous nous sentons bien souvent isolés, seuls croyants, au
milieu de notre entourage et pourtant nous rencontrons divers chemins de foi, de recherches
ou de refus qui sont l’occasion d’entrer en dialogue. La Parole de Dieu peut nous aider à entrer
dans ce dialogue.
Le Pape François, dans son encyclique « Laudato si » nous dit qu’il a « la conviction que,
créés par le même Père, nous et tous les êtres de l’univers, nous sommes unis par des liens
invisibles, et formons une sorte de famille universelle, une communion sublime qui nous
pousse à un respect sacré, tendre et humble. »
Cette réflexion sur l’homme et le divin ne nous pousse-t-elle pas à voir comment les
événements nous conduisent vers Dieu, à tenter d’exprimer notre acte de foi et à répondre
personnellement à la question de Jésus : « Pour vous, qui suis-je ? »