RCF 61 Mai 2016 Bonjour, mes chers amis, Je suis heureuse de vous retrouver aujourd’hui, et je vais commencer par expliquer ce qui peut avoir étonné certains d’entre vous lors de ma dernière intervention sur RCF61. J’avais conclu en vous souhaitant une bonne fête de Pâques et une bonne fête de la Divine Miséricorde. Il peut en effet sembler étrange de souhaiter une bonne fête de Pâques 10 jours après cette fête. Et bien, mes amis, regardez bien vos livres de messe, le 27 mars était le jour de Pâques, et depuis, nous avons vécu le dimanche de la Divine Miséricorde le 3 avril, le 10 était le troisième dimanche de Pâques, le 17 le 4ème dimanche de Pâques et nous irons ainsi jusqu’au 7ème dimanche de Pâques qui sera célébré dimanche prochain. Oui, nous fêtons Pâques pendant 7 dimanches et c’est pour cela que je vous ai souhaité une bonne fête de Pâques le 5 avril. De toutes les façons, ne fêtons-nous pas à chaque messe la Pâque du Christ, sa résurrection qui nous ouvre la vie éternelle ? N’oublions jamais que le Christ ne se lasse pas de nous aimer, de vouloir notre bonheur en nous offrant l’amour de son Père. Et pourtant, la vie nous joue parfois des tours : la même semaine, ma sœur, que son mari vient de quitter, me demandait de prier pour qu’elle fasse les bons choix, j’apprenais que mon frère aîné avait un cancer généralisé et un autre de mes frères m’annonçait la naissance d’un nouveau petit-enfant…. Ces trois annonces si différentes, je les ai portées dans mon coeur, dans mes prières, dans mes valises pour la Bulgarie où je suis allée 5 jours avec ma chorale : une sorte de voyage touristico-culturel qui s’est pratiquement transformé en pèlerinage. La Bulgarie est un pays qui émerge de 500 ans de domination ottomane suivie d’une longue période sous le joug soviétique. Il est très difficile de communiquer avec la population qui ne parle pas le français et très peu l’anglais. Le tourisme semble balbutiant… et pourtant… je suis rarement revenue d’un voyage à l’étranger avec un sentiment de bonheur aussi grand grâce aux rencontres que j’y ai faites. Les grands-mères bulgares veillent avec amour sur leurs églises, les font vivre, y accueillent les visiteurs et sont si heureuses de nous les faire découvrir. Avons-nous besoin de parler la même langue pour prier ensemble, pour admirer les icônes extraordinaires que vous pouvez trouver dans les petites églises de village ? Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de faire des études spéciales pour posséder la langue du cœur, la langue de la foi. Je vais vous raconter une anecdote qui m’a profondément marquée : dans un petit village, près d’une jolie petite église, il y avait un kiosque où on pouvait prendre un café. Après avoir visité l’église, pendant que le groupe faisait une marche, je suis allée boire un café. « CAFE » un mot international, celui-là ! La dame me le sert et me demande si je suis « ruski », je lui réponds que je suis « franzeski » et lui fais comprendre à force de vocalises que je suis en Bulgarie avec ma chorale. Je lui fais écouter un enregistrement du concert de la veille. Le morceau est intitulé « BOJE NACH », c’est-à-dire « NOTRE PERE ». Dès que le morceau s’est arrêté, la dame m’a chanté un « Notre Père » en bulgare. Je l’écoute, heureuse du cadeau qu’elle me fait et j’enchaîne naturellement, en lui prenant la main, avec un « Ave Maria ». Nous étions deux amies, nous tenant par la main, heureuses ! Nous sommes restées ainsi un moment, silencieuses, en « communion » comme me le dira plus tard une amie pas spécialement croyante à qui je racontais ce moment précieux. Le groupe étant revenu de sa marche, j’ai dit au revoir et merci à mon amie et j’étais en train de partir quand elle a quitté ses clients pour me rattraper, m’embrasser et me donner l’image d’une icône de la petite église. De telles rencontres ne peuvent que nous rouvrir les yeux sur l’amour du Père pour ses enfants que nous sommes. Nous pensons parfois nous noyer, il peut nous arriver d’être attirés par la tristesse et le désespoir à cause de l’incompréhension que nous ressentons quand les épreuves, les malheurs nous cernent. Je me force à penser qu’il ne faut pas demander « POURQUOI ? » car il n’y a pas de « PARCE QUE ». C’est mon acharnement à la prière qui m’aide à rester confiante et qui me permet de dire « oui, Seigneur, je sais que tu veux mon bonheur et que je trouverai le bonheur en me mettant au service de mes frères. » Soyez heureux, mes amis, la joie de Pâques est dans nos cœurs, soyons-en les témoins. A bientôt sur RCF61, bien sûr !