RCF61
JUIN2022
Bonjour,
mes
chers
amis.
Les
beaux
jours
commencent
à
nous
faire
de
l'œil,
c’est
bien
agréable
!
Notre
année
du
Mouvement
Chrétien
des
Retraités
va
bientôt
toucher
à
sa
fin,
avec
cette
année
la
joie
de
participer
à
un
pèlerinage
proposé
notamment
à
l'ensemble
de
nos
adhérents
au
niveau
diocésain.
Nous
devrions
être
une
cinquantaine
de
participants. Le père Gabriel va nous emmener dans son beau car aux couleurs du Vatican.
Je
ne
serai
pas
dans
le
car,
je
ne
pourrai
pas
profiter
de
la
joie
du
groupe,
de
la
prière
du
groupe
car
ma
vie
à
changé
le
14
avril
dernier.
Je
suis
partie,
heureuse
de
me
faire
opérer
de
cette
hanche
qui
me
faisait
souffrir…
Mais,
il
semblerait
que
je
suis
une
personne
exceptionnelle
:
pour
un
pour
cent
des
patients,
il
arrive
que
le
nerf
sciatique
souffre pendant l'opération. Cela entraîne ce qu'on appelle le « pied tombant ». Et c'est tombé sur moi !
Le
médecin
a
tout
de
suite
identifié
le
problème,
il
sait
que
cela
peut
arriver.
Je
lui
suis
très
reconnaissante
de
sa
franchise. Cela peut prendre 6 mois, un an , deux ans…. Cela peut même ne pas guérir !
Au
début
,
ça
fait
très
mal,
très,
très
mal.
Ça
fait
peur.
Les
nuits
sont
compliquées,
très
compliquées
:
je
ne
peux
quand
même
pas
souffrir
comme
ça
pour
le
reste
de
ma
vie
!
Cela
m'a
fait
très
peur
!
Et
puis,
ils
ont
trouvé
un
moyen
d'arrêter
cette
douleur
lancinante
qui
occupait
mon
esprit
et
me
faisait
si
peur.
Je
leur
aurais
sauté
au
cou !
Ensuite,
il
faut
apprivoiser
ce
pied
qui
traîne
lamentablement
sur
le
sol,
qui
veut
vous
faire
tomber,
qui
est
d'une
paresse
invraisemblable.
J'ai
envie
de
lui
dire
de
se
réveiller,
de
ne
pas
rester
inerte
quand
je
lui
demande
quelque
chose.
Mais
non,
il
est
en
grève
!
Il
n'y
a
pas
moyen
de
le
faire
bouger
vers
le
haut.
Il
est
là,
pendant
vers
le
sol.
Heureusement
qu'il
existe
des
attelles
qui
viennent
à
votre
secours
et
vous
remettent
le
pied
dans
la
bonne
position.
Oui,
c'est
un
peu
bizarre
d'avoir
une
chaussure
en
45
au
pied
droit
et
un
40
au
pied
gauche.
Les
personnes
ne
semblent
pas
le
voir,
mais
je
vous
promets
que
cette
chaussure
de
clown
au
pied
droit
qui
demeure
inerte , c'est parfois compliqué. Et pourtant, l'attelle me permet de marcher presque normalement.
Faisons
un
état
des
lieux
:
je
n'arrive
pas
souvent
à
mettre
mes
chaussettes
toute
seule
et
pourtant
j'y
arrivais,
avant
le
14
avril.
Je
marche
bizarrement,
et
je
fatigue
très
vite.
J'ai
des
douleurs
dans
le
pied,
comme
si
on
me
plantait
des
épingles
dans
le
pied,
ou
bien
l'impression
d'avoir
le
pied
pris
dans
un
étau…
Pas
très
confortable
!
Le
docteur
m'a
dit
que
je
pourrais
conduire
avec
l'attelle,
je
le
mets
au
défi
de
le
faire
:
ma
voiture
a
beau
être
automatique,
je
n'ai
osé
parcourir
que
un
mètre
jusqu'à
présent,
et
mon
mari
était
mort
de
peur.
C'est
la
difficulté
la plus importante à retenir !
Mais,
ce
n'est
pas
grave.
Ce
n'est
pas
grave
de
ne
pas
conduire,
même
quand
on
disait
«
Je
saute
dans
ma
voiture
comme
certains
sautent
dans
leurs
pantoufles
!
».
NON,
ce
n'est
pas
grave
de
ne
pas
pouvoir
se
chausser
normalement.
NON,
ce
n'est
pas
grave
de
perdre
son
autonomie
pour
beaucoup
de
choses.
NON,
ce
n'est
pas
grave
de
ne
plus
pouvoir
aller
faire
ses
courses
comme
avant,
comme
ça,
sur
un
coup
de
tète.
NON,
ce
n’est
pas
grave
d'avoir
mal
de
temps
en
temps.
NON,
ce
n'est
pas
grave
d'être
si
vite
fatiguée.
NON,
ce
n'est
pas
grave,
mais
c'est
dommage,
de
ne
pas
pouvoir
jouer
avec
ses
petits-enfants….
C'est
peut-être
cette
dernière
remarque
qui me fait le plus de peine.
Et
si
on
cherchait
les
points
positifs
de
cette
nouvelle
situation
?
Cela
fait
des
années
que
je
m'occupe
de
personnes
en
situation
de
faiblesse,
à
cause
de
la
maladie,
à
cause
de
leur
grand
âge,
à
cause
de
leur
situation
professionnelle,
ou
plutôt
non-professionnelle….Et
bien,
aujourd'hui
ces
personnes
faibles
m'invitent
dans
leur
monde
et
me
permettent
ainsi
de
découvrir
de
belles
choses
:
une
amie
qui
accepte
de
m'emmener
à
un
débat
organisé
par
RCF,
à
80
km
de
mon
domicile,
mon
mari
qui
se
démène
du
mieux
qu'il
peut
pour
m'éviter
de
la
fatigue,
mon
voisin,
intrigué
de
me
voir
marcher
avec
une
canne,
qui
s'inquiète
de
ma
santé,
des
petits
messages
d'amitié, des visites…
La
vie
est
belle
:
je
ne
veux
pas
me
mettre
en
colère,
je
vais
apprendre
à
vivre
plus
lentement,
à
me
poser,
me
reposer,
à
apprécier
ces
moments
où
je
peux
réfléchir,
prier,
espérer…
Je
fais
confiance
à
mon
médecin,
il
n'y
est
pour
rien,
c'est
juste
le
coup
de
pas
de
chance,
comme
cela
a
été
le
coup
de
pas
de
chance
pour
l'un
de
mes
enfants
qui
a
eu
ce
qu'on
appelle
un
«
accident
de
naissance»,
qui
a
entraîné
une
hemiplegie…
A
quoi
peut
servir
la
colère
dans
de
telles
situations
?
Mieux
vaut
rester
positif
et
demander
aux
gens
de
prier
pour
qu'on
ne
se
mette
pas en colère.
Pour
conclure,
je
constate
que
j'ai
eu
du
flair
quand
j'ai
dit
que
je
souhaitais
arrêter
d'être
la
responsable
diocésaine
du
Mouvement
Chrétien
des
Retraités
du
diocèse
de
Seez.
Dix
ans
de
responsabilité
sont
bien
suffisants,
il
est
temps
que
je
passe
la
main
à
quelqu'un
de
plus
jeune,
de
plus
valide
que
moi.
J'ai
confiance
dans
l'avenir de notre mouvement, et je serai heureuse de continuer à vous confier mes réflexions.
Au
revoir,
mes
amis.
Je
vous
souhaite
un
bel
été,
égayé
par
la
musique
des
rires
de
nos
chères
petites
têtes
blondes,
brunes,
multicolores.
Je
serai
heureuse
de
vous
retrouver
en
septembre
sur
l'antenne
de
RCF61,
bien
entendu. Au revoir !