RCF61 Février 2017
Bonjour, mes amis,
j’espère
que
vous
allez
bien.
Je
viens
de
vivre
une
si
belle
journée
qu’il
faut
absolument
que
je
vous
en
parle
:
avant-hier,
le
diocèse
nous
invitait
à
participer
à
une
messe
d’action
de
grâce
à
Notre
Dame
de
Paris
pour
les
17 martyrs du Laos béatifiés en décembre dernier à Vientiane, capitale du Laos.
Le
Laos,
petit
pays
d’extrême
orient,
coincé
entre
la
Chine
au
nord,
le
Vietnam
à
l’est,
la
Thaïlande
et
la
Birmanie à l’ouest et le Cambodge au sud.
Des
missionnaires
des
Missions
Etrangères
de
Paris,
des
Oblats
du
Cœur
Immaculé
de
Marie,
des
laïcs
catéchistes
ont
donné
leur
vie
en
évangélisant
ce
pays
jusqu’à
des
temps
très
récents
du
XXème
siècle.
Luc
SY, catéchiste, premier martyr de l’ethnie Kmhmu est mort en 1970. Ce n’est pas loin dans le temps !
Notre
diocèse
était
très
motivé
et
nous
étions
une
quarantaine
à
entourer
notre
évêque
pour
cet
événement
car
l’un
de
ces
martyrs,
Marcel
DENIS,
était
né
à
Alençon
en
1919.
Il
y
avait
même
des
membres
de sa famille avec nous lors de cette journée d’action de grâce.
Né
en
1919
à
Alençon,
Marcel
Denis
est
entré
au
séminaire
des
Missions
Etrangères
de
Paris
en
1942
et,
ordonné
prêtre
en
1945,
il
partit
en
mission
au
Laos
dans
la
région
de
Thakek.
Il
y
fonda
des
écoles,
forma
des
instituteurs
et
des
catéchistes,
soigna
les
malades
et
construisit
des
églises.
Son
seul
désir
était
de
faire
connaître et aimer le Christ.
Je
ne
peux
résister
au
désir
de
vous
lire
le
passage
d’Isaïe
lu
à
la
messe
de
dimanche
tant
elle
correspond
au père DENIS :
«
Ainsi
parle
le
Seigneur
:
Partage
ton
pain
avec
celui
qui
a
faim,
accueille
chez
toi
les
pauvres
sans
abri,
couvre
celui
que
tu
verras
sans
vêtement,
ne
te
dérobe
pas
à
ton
semblable.
Alors
ta
lumière
jaillira
comme
l’aurore, et tes forces reviendront vite.
Devant
toi
marchera
ta
justice,
et
la
gloire
du
Seigneur
fermera
la
marche.
Alors,
si
tu
appelles,
le
Seigneur répondra, si tu cries, il dira « me voici »
Si
tu
fais
disparaître
de
chez
toi
le
joug,
le
geste
accusateur,
la
parole
malfaisante,
si
tu
donnes
à
celui
qui
a
faim
ce
que
toi,
tu
désires,
et
si
tu
combles
les
désirs
des
malheureux,
ta
lumière
se
lèvera
dans
les
ténèbres et ton obscurité sera lumière de midi. » Is 58, 7-10.
Marcel
DENIS,
comme
ses
camarades
martyrs,
avait
une
confiance
absolue
dans
le
Seigneur.
«
Je
mets
le
Bon
Dieu
de
la
partie
et
Il
se
charge
bien
de
nous
montrer
qu’Il
est
là.
Je
prêche
à
droite
et
les
conversions
viennent à gauche. Pas moyen de s’attribuer le passé ni le présent – encore moins l’avenir. » Ecrivait-il.
La
situation
était
très
compliquée
pour
l’Eglise
au
Laos
dès
les
années
1950,
avec
une
aggravation
dans
les
années
1960
avec
le
retrait
du
Japon
qui
ouvrait
ainsi
la
route
aux
communistes
venant
de
Chine
ou
du
Vietnam.
Les
missionnaires
demandèrent
à
Rome
ce
qu’ils
devaient
faire
et
ils
reçurent
comme
consigne
de
rester
dans
leurs
missions,
malgré
le
danger.
Ils
n’ont
pas
hésité
et
ont
obéi
à
leurs
supérieurs,
fidèles
à
leur
devoir
d’obéissance
à
Rome,
fidèles
envers
les
populations
locales
à
qui
ils
annonçaient
la
Bonne
Nouvelle
de
l’Amour de Dieu.
En
1953
éclate
la
guerre
civile
au
Laos
et
de
1954
à
1970,
17
hommes
de
16
à
60
ans
ont
donné
leur
vie
pour
ne
pas
trahir
leur
foi.
Joseph
TIEN,
mort
martyr
en
1954
étant
né
au
Laos,
est
déclaré
le
premier
martyr
laotien.
On
parle
donc
de
ces
martyrs
ainsi
:
Joseph
TIEN
et
ses
compagnons,
qui,
en
fait
sont
morts
un
peu
plus
tard.
Marcel
DENIS,
lui,
fut
enlevé
en
juillet
1961
et
il
fut
officiellement
présumé
mort
le
15
décembre
1962.
Il
a
été
béatifié,
avec
les
16
autres
martyrs
exécutés
au
Laos
à
cause
de
leur
foi,
par
le
pape
François
le 11 décembre 2016 et ils seront fêtés le 16 décembre.
Oui,
ils
sont
sur
la
voie
de
la
canonisation,
mais
pour
être
canonisé,
il
faut
des
miracles
!
Plusieurs
sont
déjà
dus
à
des
neuvaines
faites
par
des
couples
stériles
qui
ont
eu
à
la
suite
de
ces
neuvaines,
des
enfants…
Prions ces martyrs qui ont donné leur vie pour faire connaître le Christ et le faire aimer.
Encore
aujourd’hui,
il
n’est
pas
si
simple
d’être
chrétien
partout
dans
le
Laos.
Autant
il
est
relativement
facile
de
pratiquer
sa
religion
dans
les
grandes
villes
le
long
du
Mékong,
à
Thakek,
Vientiane
ou
Paksé,
autant
c’est
difficile,
voire
impossible
dans
des
villes
comme
Luang
Prabang
ou
Savanaketh
où
il
n’y
a
pas
de
lieux
de
culte chrétiens. Il en est de même dans l’arrière-pays et dans le nord du pays.
OUI , LE LAOS EST UNE TERRE IRRIGUEE PAR LE SANG DES MARTYRS QUI ATTEND QUE L’EPI MURISSE.
J’ai
eu
l’occasion
d’aller
à
Thakek,
ville
où
le
père
DENIS
était
missionnaire
il
y
a
une
soixantaine
d’années.
Je
suis
allée
à
la
messe
dans
une
église
qu’il
a
peut-être
construite.
L’assemblée
des
fidèles
était
très
priante
et j’étais heureuse de partager ce temps de prière avec eux.
Dimanche
soir,
à
Notre
Dame
de
Paris,
beaucoup
de
Laotiens
de
France
chrétiens
étaient
là,
fiers
et
heureux
de
montrer
les
coutumes
de
leur
pays
:
vous
auriez
été
surpris
par
la
procession
des
offrandes
alliant
le
pain
et
la
vin,
les
plantes
tropicales,
les
orchidées
(oui,
le
Laos
est
le
paradis
des
orchidées)
et….
Les
œufs….
Ajoutez
à
cela
des
costumes
traditionnels
très
colorés
de
différentes
ethnies
du
Laos
et
un
chant
entonné par une chorale laotienne…. Nous étions transportés !
Oui,
nous
étions
transportés,
mon
mari
et
moi
en
mars
2008,
lorsque
nous
étions
allés
en
famille
à
Thakek
pour
le
mariage
de
notre
fils
avec
une
jeune
Laotienne.
Dimanche
dernier,
nous
avons
voyagé
grâce
à
cette
communauté exilée à cause de sa religion et nous lui en sommes très reconnaissants.
Comment
conclure
?
Ces
martyrs
ont
donné
leur
vie,
au
sens
propre,
pour
le
Christ,
je
n’ai
pas
la
prétention
de
vous
demander
d’en
faire
autant,
mais
sachons
ouvrir
notre
cœur
et
accueillir
l’autre,
avec
ses
différences, sans les juger.
Il
y
a
quelques
semaines,
j’ai
fait
une
rencontre
heureuse
:
je
marchais
dans
Nogent
le
Rotrou,
un
jeune
homme
faisait
la
manche…
Je
l’ai
«
évité
»,
faisant
comme
si
je
ne
l’avais
pas
vu,
et
puis,
j’ai
eu
honte.
Je
suis
revenue
sur
mes
pas
et
je
lui
ai
dit
«
je
n’ai
pas
été
sympa
tout
à
l’heure
»
puis
nous
avons
bavardé.
Je
lui
ai
demandé
s’il
voulait
prendre
un
café
avec
moi,
il
m’a
répondu
«
avec
un
sandwich
».
On
s’est
assis
dans
un
bar,
il
a
commandé
ce
qu’il
voulait,
j’ai
pris
un
café,
on
a
bavardé
¼
d’heure….
Cela
m’a
fait
tellement
de
bien, je l’ai remercié. Bachir a été mon rayon de soleil dans le froid de l’hiver.
Voyons,
regardons
avec
notre
cœur
les
personnes
qui
nous
entourent,
prenons
soin
d’elles.
Notre
diocèse
est
maintenant
organisé
en
pôles,
les
messes
ne
sont
plus
dans
toutes
les
églises,
loin
de
là
!
Soyons
attentifs
à
ceux
qui
n’ont
pas
de
voiture,
organisons
des
co-voiturages
pour
les
messes,
les
conférences
et
autres
sorties, permettons aux isolés de vivre avec les autres, leur bonheur sera notre bonheur.
A bientôt, mes amis, sur RCF 61, bien sûr.