RCF 61 Avril 2019
Bonjour,
mes
chers
amis.
J’espère
que
vous
allez
bien
et
que
vous
avancez
sereinement
dans
le
Carême,
dont
nous
avons déjà parcouru la moitié.
Mais
au
fait,
savez-vous
comment
est
fixée
la
date
de
Pâques
?
Du
mercredi
des
Cendres
?
Et
pourquoi
des
cendres ?
Le
point
de
départ
de
tout
cela
est
le
jour
de
Pâques,
qui
change
de
date
tous
les
ans.
Je
vais
vous
dire
en
quelques
mots
comment
sa
date
est
fixée.
Les
chrétiens
célèbrent
Pâques
en
fonction
de
la
Pâque
juive.
Il
y
eut,
dans
les
premiers
siècles,
diversité
dans
la
manière
de
célébrer
la
fête
chrétienne
:
les
Eglises
plus
directement
issues
du
judaïsme
s’en
tenaient
à
la
date
de
la
Pâque
juive,
le
14
nizan,
c’est-à-dire
le
jour
de
la
pleine
lune
de
printemps. Les autres voulaient que cette fête ait lieu un dimanche, jour de la résurrection du Christ.
C’est
le
concile
de
Nicée
qui,
entre
autres
décisions,
arrêta
l’art
et
la
manière
de
fixer
la
date
de
la
fête
de
Pâques
:
ce
serait
le
premier
dimanche
après
la
pleine
lune
qui
suit
l’équinoxe
de
printemps,
le
21
mars.
Ainsi,
Pâques
tombe obligatoirement entre le 22 mars et le 25 avril.
Jusqu’au
VIIème
siècle,
le
Carême
commençait
le
dimanche
de
la
Quadragésime,
le
40
ème
jour
avant
Pâques
(en
fait
le
42
ème
).
Mais
en
tenant
compte
des
dimanches,
pendant
lesquels
le
jeûne
était
interrompu,
le
nombre
de
jours
de
Carême
effectif
jusqu’à
Pâques
se
trouvait
inférieur
à
40.
Pour
rester
fidèle
à
ce
nombre
de
40,
(Rappelez-
vous,
40
ans
de
traversée
de
désert
pour
les
Hébreux,
40
jours
de
jeûne
dans
le
désert
pour
le
Christ…),
pour
rester
donc
fidèle
à
ce
nombre
de
40,
on
avança
le
début
du
Carême
au
mercredi
précédant
le
dimanche
de
la
Quadragésime et c’est ainsi qu’apparut le Mercredi des Cendres.
Il
faut
se
rappeler
le
symbolisme
attaché
à
la
cendre
dans
l’Ancien
Testament
ou
Ancienne
Alliance,
repris
dans
le
rite
du
Mercredi
des
Cendres.
La
cendre
est
la
représentation
à
la
fois
du
péché
et
de
la
fragilité
de
l’homme.
Se
couvrir
de
cendres
c’est
exhaler
sa
douleur
au
sein
de
l’épreuve,
mais
c’est
aussi
manifester
sa
conscience
et
son
regret
de
son
péché,
signifier
son
espérance
dans
la
miséricorde
de
Dieu.
C’est
pourquoi
au
cours
de
la
célébration
du
mercredi
des
Cendres
le
front
des
membres
du
clergé
et
des
fidèles
est
marqué
d’un
peu
de
cendres
alors
que
le
célébrant leur rappelle « qu’ils ne sont que poussière » et doivent s’employer à trouver Dieu par la conversion.
Ainsi
est
souligné
le
sens
de
la
période
de
Carême
qui
s’ouvre
tout
entière
orientée
vers
l’esprit
de
pénitence,
c’est-à-dire de retour sur soi et de conversion.
Le
Carême
est
la
période
de
40
jours
réservés
à
la
préparation
de
Pâques.
Dans
l’Eglise
primitive,
c’était
le
temps
de
préparation
au
baptême
pour
les
catéchumènes
qui
devaient
le
recevoir
dans
la
nuit
de
Pâques.
Dès
le
IVème
siècle
se
manifeste
la
tendance
à
en
faire
un
temps
de
pénitence
et
de
renouvellement
pour
toute
l’Eglise,
avec
la
pratique
du
jeûne,
et
de
l’abstinence
(c’est-à-dire
l’abstention
de
certains
aliments,
notamment
de
viande
le
vendredi).
Les
conditions
de
la
vie
moderne
ont
conduit
l’Eglise
à
alléger
les
obligations
du
jeûne
et
de
l’abstinence
(autrefois
tous
les
jours
de
la
semaine
pendant
tout
le
Carême).
Elle
continue
de
demander
aux
fidèles
de
se
conformer
au
jeûne
le
mercredi
des
Cendres
et
le
Vendredi
Saint
et
de
s’abstenir
de
viande
les
vendredis
de
Carême.
Les
autres
jours
du
Carême
restent
cependant
une
période
de
renoncement
volontaire,
d’ouverture
à
Dieu
et à autrui.
L’Eglise
catholique
conseille
aussi
de
profiter
du
temps
du
Carême
pour
remettre
en
vigueur
l’antique
aumône
sous
forme
de
dons
à
des
organismes
d’aide
au
Tiers-Monde
ou
autres.
L’Eglise
entend
toujours
faire
de
ce
temps
une
sorte
de
retraite
spirituelle
marquée
par
les
3
P
:
Prière,
Pardon
et
Partage.
Elle
nous
donne
comme
modèle
Jésus
lui-même
luttant
quarante
jours
au
désert
contre
les
forces
du
mal.
Le
chrétien
est
ainsi
invité
à
secouer
sa
torpeur
et
à
raviver
sa
foi.
Temps
de
pénitence,
le
Carême
est
également
présenté
par
la
liturgie
comme
un
temps
de
joie
car
il
est
illuminé
par
son
terme
:
la
fête
de
Pâques.
La
Résurrection
du
Christ
est
déjà
présente
dans
la
pénitence
du
Carême
qui
fait
prendre
conscience
au
chrétien
de
tout
ce
qui
le
sépare
encore
de
Dieu
et
de
ses
frères.
Le
Carême
ne
se
résume
donc
pas
à
un
temps
de
tristesse
mais
de
retour
à
Dieu,
de
conversion
en
refusant
les
tendances et attitudes qui s’opposent à lui.
Le
dimanche
des
Rameaux
ouvre
la
Semaine
sainte.
Il
est
marqué
par
la
célébration
liturgique
de
la
bénédiction
des
Rameaux
qui
accompagne
la
lecture
de
l’évangile
de
l’entrée
triomphale
de
Jésus
dans
Jérusalem,
quelques
jours
avant
sa
Passion.
Cependant
les
célébrations
du
jour
auxquelles
introduit
la
bénédiction
des
Rameaux
insistent
sur
la
Passion
du
Christ
dont
on
fait
la
lecture
ce
jour-là,
nous
invitant
à
préparer
la
grande
fête
de
Pâques
en
contemplant le Christ souffrant jusqu’à la mort sur la croix.
Le
Jeudi
Saint,
nous
revivons
le
dernier
repas
du
Christ
au
cours
duquel
il
institue
deux
sacrements,
l’Eucharistie
et l’Ordre et nous montre comment nous mettre au service de nos frères.
L’office
du
Vendredi
Saint
comporte
4
parties
:
les
lectures
qui
insistent
sur
l’unité
de
la
Pâque
;
les
grandes
prières
de
l’Eglise
;
la
vénération
de
la
Croix
qui
s’adresse
au
Christ
mort
sur
la
croix
et
non
à
l’objet
lui-même
et
la
Communion
qui
fait
le
lien
entre
le
jeudi
saint
et
le
vendredi
saint.
S’il
n’y
a
pas
de
messe
ce
jour-là,
c’est
pour
souligner cette unité, mais le croyant a besoin de communier pour s’unir au Christ.
Et
nous
arrivons
à
la
Vigile
Pascale
qui
célèbre
la
Résurrection
du
Christ
et
la
messe
du
jour
de
Pâques,
sommet
de
l’année liturgique.
Mes
amis,
je
vous
souhaite
une
bonne
continuation
de
Carême
et
une
heureuse
fête
de
Pâques.
Nous
nous
retrouverons
dans
un
mois
sur
RCF
61,
bien
entendu
et
je
vous
parlerai
alors
des
grands
projets
du
MCR,
au
niveau
diocésain, provincial et national.